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Ivan Basso Daily Blog

L'histoire d'un Champion nommé Ivan

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  • Le cyclisme mon amour

Ivan et le cyclisme : une longue histoire d’amour. Dès l’âge de quatre ans Ivan enfourche son premier vélo, la passion ne le quittera plus. Il veut suivre les traces de son idole, l'espagnol Miguel Indurain. Ses parents, Franco et Nives, eux-mêmes grands passionnés de la petite reine, l'inscrivent au GS San Pietro, le club de sa ville de Cassano Magnago. Et à 10 ans déjà Ivan brave les très difficiles pentes du Stelvio, l'un des plus durs cols italiens. Puis à 15 ans, en 1993, il obtient une première victoire de prestige avec la Coppa d’Oro. Deux ans plus tard il est vice-champion du monde junior. La victoire lui échappe chez les juniors mais pas chez les espoirs, où il est sacré en 1998. Sa carrière prend alors forme car en septembre il signe son premier contrat professionnel avec l’Asics, qui devient en 99 la Riso Scotti-Vinavil. C’est avec cette dernière qu’Ivan participe au premier grand tour de sa carrière, le Giro. Il abandonne en fin de première semaine mais en 2000, sous les couleurs de l’Amica chips-Tacconisport, il va cette fois-ci au bout. Ivan attend cependant toujours sa première victoire chez les pros et elle arrive finalement en août, lors de la première étape du Regio-Tour.

 

 

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  • Mariage, bébé et Tour de France

En 2001 Ivan entame une nouvelle vie familiale et sportive : le 28 janvier il épouse Micaela et il passe à la Fassa Bortolo. Il découvre alors le Tour de France, course qui va rapidement devenir le grand rêve de sa carrière. Lors de sa première participation il chute lourdement alors qu’il était dans une échappée avec entre autre Laurent Jalabert. Sa clavicule est cassée (elle avait déjà été fracturée en début de saison au Tour méditerranéen). Contraint à l’abandon le lendemain, son amour pour le Tour est cependant bien né. En 2002 il y revient, prend la onzième place et est sacré meilleur jeune. Un an plus tard Ivan connaît l'immense bonheur de devenir papa d'une petite Domitilla et sur le Tour il confirme, en tenant la roue des meilleurs dans les grandes étapes de montagne et en finissant à la septième place du général. Mais le manager de la Fassa, Giancarlo Ferretti, trouve qu’Ivan ne gagne pas assez et fin 2003, d’un commun accord, ils se séparent.

 

 

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  • Entre espoir et désespoir

Ivan retrouve tout de suite une équipe car un homme croit en lui : Bjarne Riis. Le manager danois lui ouvre donc les portes de la CSC. Avec cette équipe Ivan connaît le premier grand moment de sa carrière : seul à pouvoir suivre Lance Armstrong, il s’impose à la Mongie, une des étapes pyrénéennes du Tour 2004. A Paris il prend place sur la troisième marche du podium. Sa grande réussite est malheureusement ternie par une terrible nouvelle, qu'Ivan a justement apprise en plein Tour : sa maman est atteinte d'un cancer et ne pourra être sauvée. En février 2005 elle décède et pour elle Ivan fait son retour sur le Tour d’Italie, course qu'il lui a promis de remporter. Son Giro démarre bien, Ivan se part de rose. Puis le rose se transforme en journée noire lors de l'étape du Stelvio où il vit un véritable calvaire. Malade, il termine malgré tout l’étape et quelques jours plus tard il retrouve ses jambes en gagnant à Sestri Levante puis dans le chrono de Torino. En juillet Ivan brille à nouveau sur les routes du Tour au côté d’Armstrong. Deuxième derrière l’imbattable américain, sur le podium des Champs-Élysées Ivan est déjà en 2006 car Armstrong s’arrête et la victoire qui ne semblait qu’un rêve inaccessible devient tout à coup une proche réalité.

 

 

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  • Émotion rose, vendredi noir

Mais avant de penser au Tour Ivan repart à la conquête du Giro et l’édition 2006 est enfin celle de sa consécration. Pendant trois semaines il règne en maître sur l’épreuve. Avec son équipe il domine le contre-la-montre puis il s’impose au Passo Lanciano, au Monte Bondone et dans l’avant-dernière étape il met un émouvant bouquet final à son feu d’artifice en levant les bras à Aprica avec la photo de son petit Santiago né la veille. La joie du Giro est de courte durée car le vendredi 30 juin 2006, à la veille du départ du Tour, son rêve de maillot jaune s’écroule : son nom apparaîtrait dans le dossier de l’affaire Puerto, où plus de 250 sportifs sont accusés de s'être fait faire des transfusions de sang. Ce n’est pour l’heure que des soupçons mais les dirigeants du Tour ne s’occupent pas de la présomption d’innocence et lui interdisent le départ. Cette date marque le début de la fin de la collaboration entre Riis et Ivan. En septembre 2006 le CONI blanchit Ivan mais les deux hommes préfèrent poursuivre leur propre route.

 

 

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  • Du rêve américain au cauchemar de la suspension

La Discovery Channel, à la recherche d’un coureur pouvant combler le vide laissé par Lance Armstrong après son départ en retraite, engage alors Ivan. Mais son passage à la Discovery est très court car en avril 2007, à quelques jours du début du Giro, le CONI rouvre l’enquête sur son implication dans l’affaire Puerto. Ivan prend les devants et quitte de lui-même la formation américaine. Le 7 mai 2007 sa carrière bascule définitivement : il se rend spontanément au CONI pour faire ses aveux. En juin la sanction tombe, Ivan est suspendu deux ans. Deux années durant lesquelles il ne lâche rien, continuant tous les jours à s’entraîner comme s'il était encore en activité et allant même jusqu’à simuler des courses. Cette grande motivation Ivan la puise dans sa famille, notamment sa femme et ses deux enfants, en qui il trouve un soutien et un amour indéfectible. Et puis il la puise aussi grâce à Aldo Sassi du Centre Mapei, qu’il rencontre en décembre 2007. Ivan est venu au Centre pour un simple test mais de là naît une étroite collaboration et amitié avec Aldo. Ensembles ils planifient la saison sans compétition qui s’annonce.

 

 

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  • Vers un nouveau départ

Alors qu’il reste à Ivan encore six mois de suspension à purger, une équipe pense déjà à son retour et souhaite lui offrir une seconde chance, la Liquigas. En avril 2008 Ivan officialise la signature d’un contrat de deux ans au sein de l’équipe pro-tour italienne et le 26 octobre 2008 il débute sous ses nouvelles couleurs à l’occasion de la Japan Cup, en prenant une belle troisième place. En 2009, impatient de reprendre, il s'en va dès le mois de janvier en Argentine au Tour de San Luis. En avril il sort vainqueur du Giro del Trentino puis il s’attaque au Tour d’Italie. Après plus de deux ans sans participer à une épreuve de trois semaines, Ivan prend une belle troisième place finale. En septembre direction l’Espagne pour la première Vuelta de sa carrière. A Madrid il conclut à la quatrième place. Deux tops cinq sur des grandes courses à étapes est un excellent résultat mais Ivan reste sur un goût d’inachevé, et surtout il a encore au fond de lui un blocage psychologique : il a payé pour son erreur (il est même un des rares sportifs à avoir été sanctionné dans l'affaire Puerto) mais il a toujours un sentiment de culpabilité, ce qui l’empêche d’être vraiment à 100 % quand il court.

 

 

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  • De l’enfer au paradis

En 2010 un autre Ivan revient. Le début de saison est pourtant difficile et ne laisse pas encore entrevoir le changement, mais au Giro c'est la renaissance. Un superbe Tour d'Italie, où le suspens est total. Pour Ivan et son équipe l'entame du Giro est une réussite avec la victoire dans le contre-la-montre par équipes. Au soir du chrono c'est son coéquipier Vincenzo Nibali qui se retrouve en rose, lui qui initialement avait prévu de se concentrer sur le Tour mais qui a accepté de remplacer à la dernière minute Franco Pellizotti (suspendu pour anomalies dans son passeport biologique). Sur les "strade bianche" de Montalcino la Liquigas n'est en revanche pas à la fête, Ivan et Vincenzo chutent avant l'entrée sur les chemins de terre. Ils unissent alors leurs efforts pour perdre le moins de temps possible, au final ils accusent deux minutes sur le vainqueur de l'étape Cadel Evans. Les mauvaises surprises ne sont pas terminées car à l'Aquila un scénario invraisemblable se produit : une cinquantaine de coureurs part en échappée et à l'arrière Ivan et les autres favoris se font piéger. Cette fois-ci Ivan n'a plus deux minutes de retard au général, mais12 sur Richie Porte. Tout n'est pourtant pas perdu, Ivan continue d'y croire et dans l'enfer du Monte Zoncolan c'est finalement le paradis qui l'attend au sommet. Après un mano à mano avec Cadel Evans, il finit par prendre son envol à trois kilomètres de l'arrivée. Une victoire magnifique devant un public digne des plus grands stades de football. Oubliées les dures années qui viennent de s’écouler, le nouvel Ivan est là, bien là.

 

 

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  • La force du cœur

Malgré l'émotion Ivan reste concentré car le maillot rose est pour l'heure sur les épaules de l’espagnol David Arroyo. Le bonheur de retrouver la "maglia rosa", quatre ans après son dernier sacre en 2006, Ivan le vit au terme de la 19ème étape, celle d’Aprica. Une fois de plus la journée est de toute beauté : dans le Mortirolo, Ivan, accompagné par son équipier Vincenzo Nibali et Michele Scarponi, parvient à distancer Arroyo. Tout semble joué mais dans la descente Arroyo refait finalement une partie de son retard. L’espoir d’Arroyo est bref car dans la montée d’Aprica le trio Ivan, Nibali, Scarponi s’entend merveilleusement bien et au fil des kilomètres les secondes augmentent puis se transforment en minutes. A Aprica c’est Scarponi qui lève les bras, mais c’est Ivan qui voit rose. Et deux jours plus tard, tout de rose vêtu, Ivan fait une entrée triomphale dans l’Arène de Verona, après le chrono final. Les moments forts n’ont pas manqué durant ce Giro mais ce dimanche 30 mai il nous en réserve encore un dernier, sans doute le plus intense et le plus beau : Ivan serrant dans ses bras ses deux enfants, Domitilla et Santiago, venus l’attendre au pied du podium. Peu de temps après Ivan annonce au micro de la Rai que sa femme Micaela lui offrira bientôt un troisième enfant. Après cet inoubliable Giro Ivan aurait pu se reposer mais une chose lui tient à cœur : recourir le Tour de France, qu’il n’a pas disputé depuis 2005. Fatigué, puis malade il met tout de même un point d’honneur à voir Paris.

 

 

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  • Le rêve brisé

Le début d'année avait été douloureux avec le décès accidentel du sélectionneur italien Franco Ballerini, un homme qu'Ivan aimait beaucoup et qui ne lui avait jamais tourné le dos, le reprenant même dans la sélection en 2009. La fin de l’année se finit elle aussi tristement car en décembre Ivan perd Aldo Sassi, qui luttait depuis plusieurs mois contre une tumeur au cerveau. Aldo, un entraîneur devenu ami et à qui Ivan a fait une promesse : le maillot jaune. En 2011 c’est décidé il fera l’impasse sur le Giro pour mieux atteindre son rêve de Tour. L’année débute sur une joyeuse note : le 13 janvier Micaela et Ivan voient la famille s’agrandir avec la naissance de Levante. Puis en février il gagne le Gran Premio Lugano. La suite est hélas moins gaie : Ivan fait une lourde de chute mi-mai lors d’un stage de préparation sur l’Etna. Les conséquences auraient pu être plus graves, mais Ivan reste près de trois semaines sans pouvoir s’entraîner. Sur les routes du Tour ces trois semaines se font sentir, le cœur est là comme toujours chez Ivan, mais les jambes ont dû mal à suivre. Il perd notamment du temps lors du chrono par équipes et dans la descente vers Pinerolo. En montagne il tient quand même compagnie aux meilleurs, ne cédant que dans la dernière étape de montagne à l’Alpe d’Huez. Sa septième place finale n’est pas celle espérée mais un top dix est déjà une belle performance pour quelqu’un qui a vu sa préparation sérieusement perturbée à seulement quelques semaines du départ. En septembre une éclaircie revient avec une victoire d'étape et la victoire finale du Giro di Padania.

 

 

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  • Giro ti amo

Le Tour de France restera-t-il un rêve inachevé ? En cette année 2012 Ivan pense en tout cas au Giro. Les près de 100 km de contre-la-montre que comprendra le parcours du Tour ne sont pas en sa faveur et c’est donc légitime qu’Ivan se tourne vers son tour national. Sa préparation hivernale se passe plutôt bien mais fin février les ennuis commencent. Il est d’abord grippé au GP Lugano puis il chute à Paris-Nice, se faisant mal au genou droit. A peine le temps de s’en remettre qu’Ivan est à nouveau à terre, cette fois-ci au Tour de Catalogne. Le spectre de 2011 refait surface mais début avril lors d’un stage au Teide les blessures s’estompent et les bonnes sensations reviennent. En mai Ivan a rendez-vous avec l’histoire, en gagnant un troisième Giro il rejoindrait ses compatriotes Giovanni Brunero, Fiorenzo Magni, Felice Gimondi et Gino Bartali, ainsi que le français Bernard Hinault. Rassuré par son bon contre-la-montre d’ouverture au Danemark, Ivan revient sur le sol italien plus motivé que jamais. Il confirme dans les étapes dites pour puncheurs, en ne perdant rien sur les favoris, excepté quelques secondes sur Joaquim Rodriguez. Lors de la 17ème étape, il frôle même la victoire : après la montée du Passo Giau, Ivan qui on le sait n’est pas un grande descendeur, réussit pourtant à fort bien s’accrocher. A l’arrivée à Cortina il se met même à sprinter, étant seulement battu par Rodriguez. Troisième avant les deux grandes étapes dolomitiques, il est idéalement bien placé pour atteindre son rêve de triplé. Mais le vendredi, à l’Alpe di Pampeago, les espoirs commencent à s’envoler car les jambes montrent des signes de faiblesse. Le lendemain dans l’étape du Stelvio les mauvaises sensations de la veille sont malheureusement confirmées. C’est finalement le canadien Ryder Hesjedal qui termine en rose à Milano, Ivan est cinquième. Beaucoup de critiques s’en suivent alors mais Ivan promet qu’il ne restera pas sur cette défaite et que ce n’était pas son ultime participation.

 

 

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  • Au Tour de Vincenzo

Le Giro 2012 n'est donc pas son dernier, et le Tour de France 2011 ne l'était pas non plus. Car en juillet Ivan tient à être là pour aider son coéquipier Vincenzo Nibali à conquérir le podium, voir même le maillot jaune. Lors du Giro 2010 Vincenzo lui avait apporté une précieuse aide et Ivan a toujours dit qu’un jour les rôles seraient inversés. L’an prochain Vincenzo quittera la Liquigas pour une nouvelle aventure, les deux hommes font donc leur dernière grande course ensemble. Durant les premiers jours la Liquigas brille grâce au jeune phénomène Peter Sagan, qui remporte trois étapes en six jours. Avant les Alpes arrive un long contre-la-montre de 41,5 km qui propulse les fusées Sky Bradley Wiggins et Christopher Froome sur le devant de la scène. Vincenzo tente de limiter les écarts, il perd 2mn. Dans les Alpes Ivan n’a pas encore suffisamment d’énergie pour entrer en action mais dans les Pyrénées la condition revient et il endosse alors son costume d’équipier. Dans la 16ème étape il roule dans l’Aspin et dans Peyresourde. Vincenzo tente ensuite de passer à l’attaque mais le couple Froome-Wiggins ne faiblit pas. Le lendemain Ivan se remet au service du requin de messine mais cette fois-ci le sicilien n’est pas au mieux et ne peut finir le travail de son coéquipier. C’est tout de même sur la troisième marche du podium des Champs-Élysées, à côté du maillot jaune Wiggins et de son équipier Froome, que l’on retrouve Vincenzo. Peter Sagan remporte lui le maillot vert. Ivan, 25ème, a tenu sa promesse et se dit fier d’avoir travailler pour son compatriote. 

 

 

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  • Le magnifique point final 

Ivan vient d'enchaîner Giro-Tour, une saison déjà bien remplie et qui se poursuit en août avec le Tour du Colorado puis en septembre avec le Tour Of Britain. En octobre il est présent sur les classiques italiennes et il s'envole au Japon pour y disputer son ultime course 2012, la Japan Cup. Cette épreuve a une saveur particulière, déjà parce qu'elle a été la course de son retour en 2008 mais aussi car elle est la dernière du sponsor Liquigas. La société italienne a en effet décidé de quitter le cyclisme et c'est la Cannondale Pro Cycling Team qui va prendre le relai en 2013. Et le cadeau d'adieu vient...d'Ivan, qui s'impose au sprint. La symbolique est belle car la Liquigas lui avait tendu la main au plus dur moment de sa carrière en lui proposant un contrat, elle l'avait alors fait renaître en tant que coureur mais aussi et surtout en tant qu'homme. La saison s'achève et pour Ivan l'hiver s'annonce radieux.

 

 

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  • 2013 où l'année noire 

L’année 2012 s’est donc conclut en beauté et c’est plus déterminé que jamais qu’Ivan aborde 2013. En janvier, au cours de l’originale présentation de la Cannondale, dans les célèbres Studios Paramount d’Hollywood, il annonce qu’il axera sa saison sur le Giro. Ivan tient absolument à prouver que non il n’est pas fini et qu’il peut encore faire un podium, voire plus. Nombreux sont les sceptiques mais comme à son habitude Ivan n’y prête guère attention et se concentre sur sa préparation. Il alterne entre stages en altitude et courses avec Paris-Nice, Settimana Coppi e Bartali, Giro del Trentino et Tour de Romandie. C’est malheureusement sur cette dernière épreuve que les choses se gâtent, alors que jusque là tout s’était parfaitement passé. Le matin du chrono final Ivan se sent fiévreux et renonce à partir. Quarante-huit heures plus tard un kyste apparaît dans la région du périnée et avec lui s’envolent tous les espoirs d’un troisième Giro. À seulement deux jours du départ de la course rose, la mort dans l’âme, Ivan annonce officiellement qu’il n’en sera pas. Le voilà une nouvelle fois à terre, face cette-fois ci à cause d’un maudit kyste, qui met plusieurs semaines avant de le laisser en paix. Le 28 mai il peut enfin remonter sur son vélo. Mais il est cependant trop tard pour prend part au Tour de France et c’est sur le Tour d’Espagne qu’Ivan reporte toutes ses ambitions de victoire. Comme pour le Giro la préparation se passe bien. En juillet il fait sa rentrée sur le Tour d’Autriche. Puis en août il réalise de belles prestations lors du Tour de Pologne et du Tour de Burgos. Il arrive sur la Vuelta le moral au beau-fixe. Les deux premières semaines se déroulent au mieux, car hormis du temps perdu lors du contre-la-montre par équipes d’ouverture, Ivan reste au contact des meilleurs, même lors des arrivées piégeuses en côte. La malchance semble s’être vraiment éloignée et à l’entame du week-end pyrénéen Ivan se veut confiant. Mais tout n’était qu’illusion, le calme avant...l’hypothermie. Elle frappe Ivan dans la descente du Port d’Envalira, au cours de la quatorzième étape. Paralysé par le froid, avec une température d’à peine 3° alors que la veille les coureurs roulaient encore sous plus de 35°, Ivan ne parvient plus à contrôler son vélo. Incapable d’appuyer sur les freins, le risque devient trop grand. La raison l’emporte alors sur le cœur, Ivan abandonne. Au soir de l’étape il ne cache pas son abattement sur son profil Twitter : "C’est la journée la plus triste de ma carrière". Mais c’est bien connu les champions ne meurent jamais et Ivan compte bien rebondir en 2014. 

 

 

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  • 2014 sous le signe du changement 

Oublié 2013 et son lot de malchance, Ivan entame l’année 2014 avec l’envie d’un débutant. Et il compte poursuivre l’objectif qui lui avait échappé l’an dernier : le Tour d’Italie. Le deux février il ouvre sa saison avec le Gran Premio Costa Degli Etruschi. Cette fois-ci la route vers le Giro se passe sans embûche et Ivan arrive serein au départ de la course rose. La Cannondale a placé tous ses espoirs en lui, et le nomme capitaine. Mais si les premières étapes laissent entrevoir de belles choses et le moral est haut, le physique montre malheureusement vite ses limites. C’est finalement à la 15ème place qu’Ivan achève le Giro. En ce mois de mai il a définitivement compris que le rôle de leader n’est plus pour lui. Cependant Ivan a encore de la passion à revendre et aimerait mettre son expérience au profit des autres. Pas question de raccrocher donc, Ivan compte bien rester sur le vélo. Son souhait est de continuer avec la Cannondale mais le sponsor américain annonce qu’à la fin de la saison l’équipe s’arrête pour fusionner avec la Garmin, précisant qu’elle ne reprendra que les coureurs sous contrats. Celui d’Ivan arrive à terme mais notre Champion ne s’inquiète pas car entre-temps lui est parvenue une proposition fort interessante, de l’une des plus grosses équipes du peloton : la Tinkoff-Saxo d’Alberto Contador. En effet le propriétaire de l’équipe, le russe Oleg Tinkov, voulait depuis longtemps s’attacher les services d’Ivan. Au mois d’août Ivan part en Amérique pour le Tour d’Utah et du Colorado et son transfert à la Tinkov est dans le même temps officialisé. À la Tinkoff Ivan va retrouver un certain Bjarne Riis et il va surtout avoir un rôle clé auprès de Contador. Une fin de carrière en équipier de luxe, qui démontre toute l’intelligence et l’humilité d’un coureur qui a compris que son heure de gloire était passée. 

 

 

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  • De la lumière à l'ombre

Sa saison 2015, sous ses nouvelles couleurs de la Tinkoff-Saxo, Ivan la débute en Espagne à la Ruta del Sol, où son capitaine Alberto Contador remporte une étape et prend la deuxième place du général. Cette année El Pistolero vise le doublé Giro-Tour et Ivan l’accompagnera sur les deux courses. Quelques semaines plus tard le manger Riis est limogé par Oleg Tinkov. Mais cela n’entame en rien la motivation des coureurs et notamment d’Alberto qui poursuit minutieusement sa préparation vers la course rose. En mai, après un passionnant duel avec Fabio Aru de l’Astana, Contador arrive tout de rose vêtu à Milano. Ivan a lui aidé du mieux qu’il pouvait son capitaine, une aide à la fois sur le vélo et en-dehors, car entre les deux hommes est née une forte complicité. Malgré cette magnifique image d’Ivan prenant le "trofeo senza fine" pour le donner à Alberto, notre Champion ne sort malgré tout pas satisfait de son Giro, regrettant son absence auprès de son leader lors des moments clés de la course. Il promet alors de se rattraper sur le Tour, où Alberto a fortement désiré sa présence. Malheureusement le 13 juillet tout bascule. Alors que la Grande Boucle vit sa première journée de repos, Ivan se joint à la conférence de presse d’Alberto pour annoncer une terrible nouvelle : il a un cancer au testicule gauche et doit rentrer immédiatement en Italie pour se faire opérer. Lors de la cinquième étape Ivan était tombé, une chute comme il en existe tant dans le cyclisme. Mais le banal s’est transformé en vital, car c’est finalement grâce à cette chute et la douleur ressentie ensuite, que lui a été décelé son cancer. Opéré avec succès par le professeur Montorsi, à l’hôpital San Raffaele de Milano, Ivan a l’immense bonheur de retrouver toute son équipe à Paris, pour la fin de la Grande Boucle. Les semaines qui suivent permettent à Ivan de revoir le soleil, avec des examens post-opératoires excellents.

 

 

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  • 5 octobre 2015, the end

En cette fin d’été 2015 Ivan a retrouvé la santé et le sourire, mais pas l’envie de reprendre la compétition. Et c’est ainsi que le 5 octobre, à l’occasion de la présentation du parcours du Giro 2016, il annonce qu’il met un terme à sa carrière. Une décision mûrement réfléchie, prise sans regret. Sur la scène Ivan est entouré par deux grands coureurs, deux équipiers, deux amis, Vincenzo Nibali et Alberto Contador. Un point final plein de classe, à l’image du Champion et de la personne qu’il est. Mais si Ivan dit adieu aux courses, il n’est pas question de quitter le monde du cyclisme, auquel il est fortement attaché. Et quelques jours après l’officialisation de sa retraite sportive, Ivan ouvre un nouveau chapitre de sa vie, en intégrant le staff de la Tinkoff, au poste de coordinateur technique. C’est avec une forte motivation et une grande soif d’apprendre qu’il entame sa seconde carrière. Après un hiver fort studieux, Ivan passe de la théorie à la pratique à l’occasion de la Volta Algarve, au Portugal. Et pour ses débuts de dirigeants il obtient un premier succès, grâce à Alberto Contador, vainqueur de la quatrième étape. Tout au long de cette année 2016 Ivan suivra d’ailleurs plus particulièrement Alberto. Il sera désormais en voiture et non plus en selle, mais peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Et des émotions Ivan n’a pas fini de nous en faire vivre…

 

 

 

 

 

 

À bientôt pour la suite...et pour toutes les personnes comprenant l'italien, je vous conseille la très belle biographie, sortie en juin 2011, qu'Ivan a co-écrit avec le journaliste Francesco Caielli : In Salita Controvento 

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FORZA IVAN !!!!!



04/01/2014
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