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Ivan : "Mes ambitions sont différentes mais j’offrirai de belles émotions"

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À l’occasion du passage en 2015 Ivan est officiellement devenu un coureur de la Tinkoff-Saxo (retrouver les photos d’Ivan sous ses nouvelles couleurs sur la page Facebook du blog). Nouvelle année, nouvelle équipe, mais si une chose ne change pas c’est bien la forte passion de notre Champion, celle qui l’anime depuis l’enfance. Dans une longue interview donnée à la revue italienne Bicisport du mois de janvier, Ivan parle de son stimulant rôle à la Tinkoff. Un rôle qui ne se limitera pas à être l’équipier de Contador (il l’accompagnera sur le Giro mais il n’est pour le moment pas prévu qu’il soit avec lui sur le Tour) et qui sera au contraire bien plus large, avec notamment l’objectif d’apporter son expérience aux jeunes coureurs de la formation Tinkoff. Oublié les difficultés de l’an passé, Ivan veut tourner la page et aller de l’avant.

Voici son interview par Enzo Vicennati.

 

- Pourquoi as-tu quitté la Cannondale pour revenir chez Riis ?

J’ai attendu Amadio jusqu’au dernier moment, mais quand en août il a appris que l’équipe italienne arrêtait et moi avec eux, Giovanni Lombardi (son agent) a eu un premier contact avec Stefano Feltrin, manager de la Tinkoff. Bjarne n’a jamais douté que je puisse donner une bonne contribution, de part les prestations et l’expérience, mais il fallait convaincre Tinkov. Et Oleg a dit oui. 

 

- Qu’as-tu trouvé de différent par rapport à l’équipe qui de 2004 à 2006 a été ta maison ?

Surtout les coureurs, c’est une équipe très forte, qui n’a pas besoin de capitaine, mais d’hommes fort pour amener les leaders dans les bonnes positions. À la Csc il n’y avait pas de champion de ce niveau. Riis et Tinkov veulent croître encore et c’est pour cela qu’ils ont pris des coureurs et des personnes du staff chez les plus belles équipes. Moi le premier je n’ai jamais été au niveau de Contador, deux cylindrées différentes. Dans ma vie j’ai toujours gagné, mais jamais avec son assurance et sa facilité.

 

- Quel sera ton rôle ?

Être prêt à chaque moment, si c’est utile je serai prêt également à partir en échappée au kilomètre zéro d’une grosse étape de montagne. À partir de maintenant nous serons en stage permanent jusqu’au Tour d’Italie. Nous vivons à 30 km les uns des autres et Bjarne devra recommencer à nous faire faire du derrière moto pendant cinq heures deux fois par semaine. J’ai remarqué que la dernière année a été désastreuse pas seulement sur le plan physique, dont j’aimerais ensuite parler davantage, mais surtout mental. Le mental, qui a toujours été mon point fort, a soudainement commencé à faiblir. Ont émergé des angoisses et des peurs, je sentais que je ne pouvais plus supporter la pression d’une équipe sur mon dos. Je ne peux plus lutter pour un podium, je ne veux plus prendre de risques en descente, je ne veux plus avoir peur de me retrouver pris dans une bordure et devoir mener la chasse. Ici à l’inverse je pourrai courir avec moins de pression, je ferai les chronos en m’économisant et je donnerai le maximum pour Alberto. Bjarne m’a demandé ce que je voulais fare, je lui ai répondu que si il est nécessaire de faire dix, onze étapes à fond, moi je suis là. Du reste, si à la Vuelta 2013, avant d’abandonner à cause du froid, en montée je rivalisais avec les meilleurs, ce ne peuvent pas être les derniers mois à m'avoir transformé en bourricot. Je l’espère. Autrement, si en mars je comprenais de ne pas aller de l’avant, je pourrais me retirer. Il n’y pas grand chose d’autre à ajouter sur moi, même si certains ont déjà commencé…

 

- À quoi faire ?

À spéculer sur ce retour.

 

- En effet on soupçonne que cette engagement soit en réalité le solde pour une dette contractée à Strasbourg, en 2006, quand tu te pris toute la responsabilité dans l’histoire avec Fuentes et que tu laissas le Tour en silence…

Mais l’équipe est à Tinkov et c’est lui qui décide. Il a confié son groupe à Riis, qu’il considère le meilleur technicien au monde, en se fiant de ses évaluations. Et moi je peux en faire partie exactement comme d’autres coureurs de haut niveau, car je suis fonctionnel aux plans de l’équipe : voilà tout.

 

- Alors laissons tomber les rumeurs. Tu as lu ce qu’a dit Giancarlo Ferretti, sur le fait que tu aurais mieux fait d’arrêter ?

Au fil du temps j’ai appris qu’il y a les supporteurs pour qui tu vas toujours bien, puis il y a les critiques, les envieux, les sceptiques…Ce monde est beau car il est varié, donc il y a de la place également pour moi. Pourquoi je devrais arrêter si j’ai encore tant envie de faire du vélo ? Pour en revenir à mon rôle, il ne devra pas être de conseiller Alberto sur comment courir, mais travailler à la création du groupe parfait. 

 

- Comment il faut faire ?

Alberto sait qu’il peut avoir confiance en ce que je dis, car j’ai beaucoup d’expérience. Cependant je devrais donner de l’ampleur à toute l’équipe, pas à lui, en essayant de motiver les équipiers en les tenant unis…

 

- Que penses-tu d’Aru ?

Il me plait énormément, il est talentueux, dans tout ce qu’il fait, même dans le simple fait de diriger le vélo. Je suis ami avec Tiralongo, nous avons fait l’armée ensemble, et il m’a toujours parlé de son grand sérieux. Si quelqu’un comme ça fait ses exploits sans se contenter du talent mais en travaillant, alors c’est vraiment un grand. Une année en plus et l’assurance des résultats de 2014 en feront un sacré client. Quand tu respires l’air des sommets, tu t’y habitues, tu y prends goût et tu deviens plus sûr de toi.

 

- Il craindra Contador ?

Pas même un peu, grâce à l’assurance dont je parlais. Mais son problème est que Contador non plus n’a peur de personne et il aura à ses côtés huit équipiers affamés comme lui. Le fait est que Contador veut gagner même le plus petit des défis. Il a la victoire en lui. Le fait qu’il soit arrivé en premier au sommet du Kilimandjaro n’a pas été un coup de pub, il a voulu tous nous lâcher. Et même si Aru n’aura pas peur de le défier, je crois qu’il se trouvera face à quelque chose qu’il n’a jamais vu. Alberto sait que regagner un autre Tour serait un beau résultat, mais cela n’ajouterait pas grand chose à sa carrière. Pour faire quelque chose de spécial, pour entrer dans l’histoire et devenir un très grand il lui faut plus, il faut faire ce doublé. Et c’est pour cela que nous irons au Giro avec l’équipe la plus forte de tous les temps afin qu’il puisse se limiter à faire seulement les actions qui lui seront utiles. S’il aura cent cartouches à tirer, il devra gagner le Giro en n’en tirant que quinze, vingt au maximum. Les autres lui serviront pour le Tour. Celui qui a gagné la Vuelta était une moitié de Contador. Et pourtant je ne crois pas qu’entre eux, s’ils seront tous deux au top, il y aura une distance abyssale. La vraie différence se fera par le fait de soigner les détails et sur ça je crois que la Tinkoff a une belle avance.

 

- Donc le résultat est connu à l’avance ?

Un résultat n’est jamais escompté, mais il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre que si nous nous trouverons seulement contre Aru, nous aurons la vie plus facile. Ce serait différent si l’Astana amenait aussi Nibali, car elle aurait un duo en mesure de tenir le Giro en main et pour les battre il faudrait le meilleur Contador, pas un Contador qui économise les coups. Vincenzo je le connais mieux que beaucoup, il est fort et plus le défi est haut plus il s’exalte. C’est pour ça qu’à nous ça va bien ainsi…

 

- Ça vous arrange que Nibali reste à la maison ?

Lui c’est le Contador italien et je suis heureux d’avoir partagé sa croissance. Nous avons vécu quatre très belles années et il n’y pas de discussion sur le fait qu’il soit dans le meilleur moment de sa carrière et dans cette équipe il est de loin le plus fort. Je ne vois pas de gros problèmes sur le fait qu’Aru devrait courir pour l’aider, alors que je comprenais que Vincenzo fasse la grimace quand il devait m’aider, car j’étais sur le déclin. Bien-sûr actuellement il n’a pas la liberté qu’il voudrait et je suis convaincu que si la Liquigas avait continué nous serions restés ensemble mais en invertissant les rôles. J’ai aimé aider à faire croître un grand champion et en le voyant courir aujourd’hui, je reconnais le résultat de nombreuses discussions le soir en chambre, à parler de tactique et d’actions. Quand Nibali gagne, moi je suis content. 

 

- Contador peut vraiment gagner le Giro en tirant quinze, vingt cartouches ?

J’en suis convaincu, mais nous devrons tenir la course pour lui. Le Kilimandjaro a été la première épreuve d’un grand effort collectif de l’aube au coucher du soleil. Riis veut une équipe compacte avec la même envie de gagner en chacun de nous. Regardez au Tour, ils ont perdu Contador, mais ils se sont inventés trois belles étapes et le maillot à pois…

 

- Comment s’entraîne-t’on à 38 ans ?

Je travaillerai avec Julich, qui a été mon équipier, il me connait bien et il se fait aider par Daniel Haley qui arrive de la Bmc. Nous nous sommes rencontrés deux fois. Ils sont venus chez moi et nous avons fait en voiture les montées de ma zone pour avoir la télémétrie et interpréter mieux les données. Nous sommes allés ensemble en salle de sport pour vérifier que je travaillais de la bonne façon. Ils m’ont écouté, mais je leur ai dit que désormais je n’ai plus besoin de chiffres et de valeurs. Je leur laisse volontiers : à moi les sensations suffisent. Je n’ai plus besoin d’une préparation trop schématisée. Ils ont regardé le travail de 2014 et mes données et ils sont d’accord sur le fait que ce n’est pas normal que je sois allé aussi doucement. Je ne veux rejeter la faute sur personne concernant l’année dernière, je devais me rendre compte tout seul que nous étions en train de nous tromper. Mais la faute est de qui n’écoute pas ou de qui ne parle pas ? En fait entre Weber et l’équipe la relation n’a jamais décollé, et peut-être il a fauté à ne pas vouloir s’intégrer à cent pour cent avec une équipe qui s’est mise entre ses mains. Il a toujours dit que son travail n’aurait pas porté ses fruits immédiatement, mais seulement après quelques mois, alors que nous nous avions un an pour trouver un sponsor et aller de l’avant. Ça aurait été mieux s’il était parti de ce qui existait déjà. À la fin de la saison nous nous sommes rencontrés à Basilea et je lui ai dit tout ce que je pensais. J’espère qu’il l’a apprécié. Je me suis trompé en investissant trop sur cette méthode, en faisant de novembre au Giro un travail monstrueux, sans me rendre compte que ça n’allait pas. Nous n’avons pas été capable de rectifier le tir, ayant misé sur des chiffres et des heures, oubliant les sensations. Et quand je suis arrivé au Giro, découvrir que je n’avais rien dans les jambes a été traumatisant (ce sont les mêmes sensations qui ont bloqué Moreno Moser). Le résultat a été que l’équipe Liquigas, qui pendant cinq années a produit des champions et des victoires, s’est retrouvée sans jambes justement au moment où elle aurait dû gagner pour obtenir une continuité cette année. Weber a fauté à ne pas vouloir s’intégrer, moi j’ai fauté à ne pas lui dire que nous étions tous sur une mauvaise route. Et le résultat malheureusement a été sous les yeux de tout le monde.

 

- Comment se poursuit donc la route vers le Giro ?

Noël à la maison, puis stage en Sicile en janvier, les courses avec Alberto et le repérages des étapes. Comme je disais, nous serons en stage permanent. Si ce n’est les jours de repos, nous passerons trois jours par semaine ensemble et je crois que si le cyclisme devait arriver à avoir des centres techniques de référence pour chaque équipe, il y aurait beaucoup de chose à faire. Là nous allons nous entraîner derrière moto. Nous simulerons des attaques. Je serais capable avec des ambitions différentes d’offrir de belles émotions. Et quand nous serons au départ du Giro à Genova, vous le lirez sur notre visage ce que nous sommes venus faire.

 

 

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- Come è andata che hai lasciato la Cannondale per tornare da Riis ?

Ho aspettato Amadio fino all’ultimo momento, ma quando ad agosto ha saputo che il gruppo italiano sarebbe andato in dismissione e io con loro, Giovanni Lombardi (suo procuratore) ha avuto il primo incontro con Feltrin, manager della Tinkoff. Bjarne non ha mai messo in dubbio che io potessi dare un buon contributo, per le prestazioni e l’esperienza, ma bisognava convincere Tinkov. E Oleg ha detto di si.

 

- Cosa hai trovato di diverso in quella che dal 2004 al 2006 è stata la tua casa ?

Soprattutto il parco atleti. è una squadra fortissima , che non ha bisogno di capitani, ma di uomini di fatica per portare i leader nelle posizioni giuste. Alla Csc non c’erano campioni dello stesso livello. Riis e Tinkov vogliono crescere ancora e per questo hanno preso corridori e staff da altre squadre più belle. Io per primo non sono mai stato ai livelli di Contador, due cilindrate diverse. In vita mia ho sempre vinto, ma mai con la sua sicurezza e la sua facilità.

 

- Quale sarà il tuo ruolo ?

Farmi trovare pronto in ogni momento, se serve anche per andare in fuga al chilometro zero del tappone di montagna. D’ora  in avanti saremo in ritiro permanente fino al Giro d’Italia. Viviamo a 30 km uno dall’altro e anche dovrà Bjarne ricominciare a portarci dietro moto per cinque ore almeno due volte alla settimana. Ho notato che l’ultimo anno è stato disastroso non solo sul piano fisico, di cui mi piacerebbe poi parlare meglio, ma soprattutto mentale. La testa, che è sempre stata il mio punto di forza, a un tratto ha iniziato a perdere colpi. Sono venute fuori ansie e paure, sentivo di non reggere più la pressione di una squadra sulle spalle. Non posso più lottare per un podio, non voglio più rischiare in discesa, non voglio più aver paura di prendere un buco e dover inseguire. Qui invece potrò correre con meno pressione, farò le crono al risparmio e darò il massimo per Alberto.  Bjarne mi ha chiesto cosa volessi fare, gli ho risposto che se la necessità è fare dieci, undici tappe a tutta, io ci sono. Del resto, se alla Vuelta  del 2013 prima di ritirarmi  per il freddo, in salita me la giocavo con i migliori, non possono essere stati gli ultimi mesi a trasformarmi in un brocco. Lo spero. Altrimenti, se a marzo capissi di non andare avanti, potrei ritirarmi. Non c’è molto altro da dire su di me, anche se alcuni hanno già cominciato...

 

- A fare cosa ?

A speculare su questo ritorno.

 

- In effetti si sospetta che questo ingaggio sia in realtà il saldo per un debito di gratitudine contratto a Strasburgo, nel 2006, quando ti prendesti tutta la colpa nella storia con Fuentes e lasciasti il Tour in silenzio...

Ma la squadra è di Tinkov ed è lui che decide. Ha affidato il suo gruppo a Riis, che reputa il miglio tecnico al mondo, fidandosi delle sue valutazioni. E io posso farne parte esattamente come altri atleti di alto livello, perché sono funzionale ai piani del gruppo : nulla più di questo.

 

- Allora lasciamo stare le voci. Hai letto quel che ha detto Giancarlo Ferretti, sul fatto che avresti fatto meglio a smettere ?

In questi anni ho imparato che ci sono i tifosi cui vai sempre bene, poi ci sono i critici per partito preso, gli invidiosi, gli scettici...Questo mondo è bello perché è vario, quindi c’è posto anche per me. Perché dovrei smettere se ho ancora tanta voglia di andare in bici ? Piuttosto, tornando al mio ruolo, non dovrà essere quella di consigliare Alberto su come correre, ma lavorare alla creazione del gruppo perfetto.

 

- Come si fa ?

Alberto sa che una cosa detta da me va presa per buona, perché ho tanta esperienza. Io però dovrò dare spessore a tutta la squadra, non a lui, cercando di motivare i compagni tenendoli uniti...

 

- Cosa ti pare di Aru ?

Mi piace tantissimo, è talentuoso, in ogni cosa che fa, anche nel semplice guidare la bici. Sono amico di Tiralongo, abbiamo fatto il militare insieme, e mi ha sempre parlato della sua grande serietà.  Se uno così fa le sue imprese senza accontentarsi del talento ma lavorandoci attorno, allora è davvero un grande. Un anno in più  e la sicurezza dei risultati del 2014 ne faranno un brutto cliente. Quando respiri l’aria dei piani alti, ti abitui, ci prendi gusto e diventi più sicuro. 

 

- Avrà soggezione di Contador ?

Neanche un po’, per la sicurezza di cui parlavo. Ma il suo problema è che neanche Contador ha paura di nessuno e avrà accanto otto compagni affamati come lui. Il fatto è che Contador vuole vincere anche la sfida più piccola. Ha la vittoria dentro. Il fatto che sia arrivato per prima in cima del Kilimangiaro non è stata una trovata pubblicitaria, ha voluto staccarci tutti. E anche se Aru non avrà paura di sfidarlo, credo che si troverà di fronte qualcosa che non ha mai visto. Alberto sa che rivincere un altro Tour sarebbe un bel risultato, ma non aggiungerebbe tanto alla sua carriera. Per fare qualcosa di speciale, per entrare nella storia e diventare grandissimo gli serve di più, gli serve fare quella doppietta. Per questo verremo al Giro con la squadra più forte di sempre, perché lui possa limitarsi a fare soltanto le azioni che serviranno. Se avrà cento cartucce da sparare, dovrà vincere il Giro sparandone quindici, venti al massimo. Le altre gli serviranno per il Tour. Quello che ha vinto la Vuelta era un mezzo Contador. Eppure non credo che fra loro, se saranno entrambi al top, ci saranno distanze abissali. La vera differenza si farà con la cura dei dettagli e in questo credo che la Tinkoff sia un bel passo avanti.

 

- Quindi il risultato è scontato ?

Un risultato non è mai scontato, ma non serve un genio per capire che se ci troveremo contro solotanto Aru, avremo vita più facile. Diverso sarebbe se l’Astana portasse anche Nibali, perché avrebbero una coppia in grado di tenere il Giro in mano e per batterli servirebbe il miglior Contador, non uno che centellina i colpi. Vincenzo lo conosco meglio di tanti, è forte e più la sfida è alta più lui si esalta. Per questo a noi sta bene così...

 

- Vi sta bene che Nibali stia a casa ?

Lui è il Contador italiano e sono felice di aver condiviso la sua crescita. Abbiamo vissuto quattro anni bellissimi e non c’è discussione che sia nel momento migliore della carriera e in quella squadra sia di gran lunga il più forte. È bene che questo lo sappiano là dentro. Non vedo grossi problemi sul fatto che Aru dovrebbe correre per aiutarlo, mentre capivo che si storcesse il naso quando Vincenzo doveva aiutare me, perché ero in fase calante. Certo attualmente non ha la libertà che vorrebbe e sono convinto che se la Liquigas avesse continuato saremmo restati insieme ma con ruoli invertiti. Mi è piaciuto aiutare a far crescere un grande campione e nel vederlo correre oggi, riconosco il risultato delle tante discussioni la sera in camera, a parlare di tattica e azioni. Poche storie : quando vince Nibali, io sono contento.

 

- Contador può davvero vincere il Giro sparando quindici, venti cartucce ?

Ne sono convinto, ma noi dovremo tenere la corsa per lui. Il Kilimangiaro è stata la prima prova di una grande fatica collettiva dall’alba al tramonto. Riis vuole una squadra compatta con la stessa voglia di vincere in ciascuno di noi. Guardate al Tour, hanno perso Kreuziger e poi Contador, ma si sono inventati tre tappe bellissime e la maglia a pois...

 

- Come si allena a 38 anni ?

Lavorerò  con Julich, che è stato mio compagno di squadra, mi conosce bene e si fa aiutare da Daniel Haley che arriva dalla Bmc. Ci siamo incontrati due volte. Sono venuti da me e abbiamo fatto in macchina le salite delle mie zone per avere la telemetria e interpretare meglio i dati. Siamo andati insieme in palestra per verificare che lavorassi in modo corretto. Mi hanno ascoltato, ma gli ho detto che ormai non ho bisogno di numeri e valori. Li lascio volentieri a loro : a me bastano le sensazioni. Non mi serve più una preparazione troppo schematizzata. Hanno guardato il lavoro del 2014 e i miei dati e concordano che non è normale che sia andato così piano. Non voglio dare colpe a nessuno per il mio ultimo anno, dovevo accorgermi da solo che stavamo sbagliando. Ma la colpa è di chi non ascolta o di chi non parla ? Di fatto tra Weber e la squadra non è mai decollato il rapporto e forse lui ha sbagliato a non volersi integrare al cento per cento con un gruppo che si è consegnato nelle sue mani. Ha sempre detto che il suo lavoro non avrebbe dato frutti immediati, ma solo dopo alcuni mesi, mentre noi avevamo un anno per trovare uno sponsor  e andare avanti. Sarebbe stato meglio se fosse partito da ciò che già c’era. A fine stagione mi sono incontrato con lui a Basilea e gli ho detto quello che pensavo.  Spero lo abbia apprezzato. Ho sbagliato investendo troppo su quel metodo, facendo da novembre al Giro un lavoro mostruoso, senza rendermi conto che non andavo. Non siamo stati capaci di correggere il tiro, avendo puntato su numeri  e ore, annullando le sensazioni. E quando sono arrivato al Giro, scoprire che non avevo nulla nelle gambe è stato traumatico (sono le stesse sensazioni che hanno bloccato Moreno Moser). Il risultato è stato che il gruppo Liquigas, che per cinque anni ha prodotto campioni e vittorie, si è trovato senza gambe proprio nel momento i cui avrebbe dovuto vincere per guadagnarsi la riconferma. Weber ha sbagliato a non volersi integrare, io ho sbagliato a non dirgli  che eravamo tutti su una cattiva strada. E il risultato purtroppo è stato sotto gli occhi di tutti.

 

- Come prosegue dunque la marcia verso il Giro ?

Natale a casa, poi ritiro in Sicilia in gennaio, le corse insieme ad Alberto e i sopralluoghi delle tappe. Come dicevo, saremo in ritiro permanente. Se non nei giorni di scarico, tre volte a settimana li passeremo insieme e credo che se il ciclismo dovesse  arrivare ad avere centri tecnici di riferimento per ogni squadra, verrebbe a capo di tanti discorsi. Ci alleneremo dietro moto. Simuleremo gli attacchi. Sarò capace con ambizioni diverse di regalare belle emozioni. E quando saremo al via  del Giro da Genova, ce lo leggerete in faccia quel che siamo venuti a fare. 

 

 

 

 

FORZA IVAN !!!!!



02/01/2015
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