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Ivan : "Face à la maladie il faut sourire et faire le plein d’optimisme"

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Il aura suffi d’une chute, une banale chute, pour que la vie d’Ivan bascule. C’était lors de la cinquième étape du Tour de France, à Amiens, en terre picarde. La suite malheureusement on la connaît : l’annonce de son cancer au testicule gauche, le retour en Italie, l’opération. Une route tout en montée, mais Ivan a toujours été un battant. La vie ne l’a jamais épargné, mais elle a lui aussi forgé un gros mental. Solidement épaulé pas son épouse Micaela, Ivan a donc affronté cette épreuve avec force et optimisme. Il a déjà obtenu une première victoire avec la réussite de son opération, qui ne nécessitera pour l'instant pas de traitement additionnel. Ivan restera étroitement surveillé mais dans un mois il pourra reprendre une vie normale. De là à imaginer un retour sur le vélo il n’y a qu’un pas…qu’Ivan n’a pas encore franchi. Il veut pour l’heure se laisser le temps de la réflexion. Après la grande frayeur, c’est en tout cas avec un immense bonheur qu’on retrouvera Ivan dimanche à Paris avec la Tinkoff-Saxo, pour célébrer la fin du Tour. Ivan qui ne pouvait rêver meilleur endroit que l’Arc de Triomphe pour fêter son entame de guérison.

Voici son interview, réalisée par Francesco Caielli de La Provincia di Varese.

 

- Ivan, revenons à ces jours. Comment ça s’est passé ?

Le Tour était en train de bien se passer. À la différence du Giro je me plaisais, je me sentais gratifié, je sentais que j’étais en train de réussir à faire mon travail. Puis, cette chute.

 

- Racontez-nous.

Une chute banale, même pas une éraflure. Un pied est resté attaché à la pédale et un testicule a cogné contre la selle. Ça arrive, ça me sera arrivé une dizaine de fois : ça fait mal, très mal, mais ça passe. 

 

- Cette fois ce n’est pas passé.

Pas du tout. La douleur ne s’en allait pas, et le jour du chrono par équipes ça a été pire : un mal de chien, aussi parce que la position sur le vélo de contre-la-montre est dévastatrice. Et pourtant nous avons envoyé, nous l’avons fait à 50 km/h de moyenne : malgré le mal.

 

- Et ensuite ?

Le soir du chrono j’étais dévasté : on m’a amené à la clinique mobile du Tour pour une échographie. Le médecin n’a pas dit un mot : mais la tête qu’il a faite, disait tout. À ce moment-là j’ai  compris que quelque chose n’allait pas. Je suis quand même revenu à l’hôtel : le matin après 9h j’étais en train de me préparer, convaincu que d’ici quelques heures je serais sur le vélo.

 

- À l’inverse ça ne s’est pas passé ainsi. 

Non. Le médecin est venu me chercher dans la chambre et il m’a dit qu’on allait à l’hôpital de Pau, où il y a un service d’Urologie de grande qualité. Pour un contrôle, il me disait. Mais à peine je suis arrivé là-bas ils m’ont fait une IRM avec une injection de produit de contraste. Et alors j’ai vraiment compris : j’ai compris que la chose était sérieuse. On ne fait pas une IRM pour un testicule écrasé.

 

- Quand avez-vous entendu le mot tumeur pour la première fois ?

Ma tête a commencé à cogiter quand j’ai vu qu’ils me faisaient l’IRM. Ensuite, c’est le médecin qui me l’a dit. Dans un français italianisé, sans détour : "c’est une tumeur, et je crois maligne".

 

- Boum.

Ensuite ce médecin a ajouté une phrase du type "si je devais choisir une tumeur à avoir, je choisirais une tumeur aux testicules".

 

- Vous avez eu peur ?

Pendant vingt minutes, oui : de quand je suis sorti de l’IRM, à quand j’ai entendu les plus belles paroles.

 

- Lesquelles ?

Il n’y a pas de métastases.

 

- Durant ces vingt minutes à quoi avez-vous pensé ?

Maintenant qu’est-ce que je dis à la maison ?

 

- Pas au vélo ?

Non. Si durant ces minutes j’avais pensé au vélo j’aurais été un fou irresponsable, j’aurais eu honte de moi.

 

- "Il n’y a pas de métastases". Ensuite ?

J’ai appelé Micaela et je lui ai tout raconté. Elle est forte et elle m’a écouté en silence, puis elle a murmuré : "Nous surmonterons ça aussi". Tout de suite après j’ai rejoint mes coéquipiers et le staff, car ils avaient le droit de savoir. Puis la conférence de presse, qui expliquait à tout le monde ma mésaventure. 

 

- Aucune métastase, d’accord : mais toujours quand même une tumeur. Avec quel courage avez-vous fait ce tweet, une fois revenu à la maison : "Je souris toujours, même cette fois" ?

Si tu n’es pas médecin, quand il t’arrive quelque chose de mal, tu peux seulement choisir de sourire et faire le plein d’optimisme. Pour te convaincre toi-même que tout ira bien, mais aussi pour consoler qui t’entoure. Car, ça semble paradoxal, mais quand quelqu’un va mal il se retrouve tout de suite à remonter le moral des autres qui souffrent pour lui.

 

- Comment ils ont réagi à la maison ?

Avec une affiche merveilleuse qui m’attendait à mon retour à la maison. Domitilla, la plus grande, s’est immédiatement documentée : elle voulait comprendre, elle voulait savoir. Car le mot cancer, inévitablement, s’associe au risque de mourir.

 

- Vous n’y avez jamais pensé à ce risque ?

Durant les vingt minutes après l’IRM j’ai eu peur. Ensuite j’ai compris que j’avais deux priorités : guérir et guérir.

 

- À San Raffaele, l’opération. Nous avons vu quelques photos avec votre chirurgien, le professeur Montorsi. Quelle relation est née entre vous ? 

Le professeur Montorsi a traité le patient Ivan Basso, exactement comme il aurait traité, et traite, n’importe quel patient. Et je le remercie pour cela, ainsi que pour l’opération.

 

- Quel homme avez-vous connu ?

Un éminent professeur aimé et respecté de tous, qui travaille de 7h du matin jusqu’au soir. Chaque jour à 7h30 il est dans le service à parler avec ses patients, il traite tout le monde avec une humanité qui guérit autant que son bistouri. 

 

- Vous ne vous êtes pas senti, durant votre mésaventure, un privilégié ?

Non, jamais : même si j’ai fini sur les journaux du monde entier. Car à finir sous les projecteurs ça n’a pas seulement été Ivan Basso, mais aussi ma maladie. C’est une maladie dont il faut parler car le diagnostique précoce sauve la vie. Et moi je ferai tout pour qu’on en parle le plus possible : je ne montrai pas d’association car il y en a même trop. Mais j’en parlerai et j’apporterai mon témoignage. 

 

- Le monde du cyclisme vous a été énormément proche. Vous vous y attendiez ?

Oui. Nous les cyclistes nous luttons pour un mètre en plus, nous frottons les épaules à 60 km/h, nous nous disputons. Mais quand quelqu’un de nous a besoin, nous sommes une famille.

 

- Quel est le message le plus beau que vous avez reçu ? 

J’en ai tant reçus. Beaucoup se sont exprimés publiquement, beaucoup l’ont fait en privé : parmi eux, même des adversaires auxquels je n’aurais pas pensé. Tant d’autres m’ont écrit des messages profonds, d’autres amusants. D’autres ne m’ont rien écrit mais ils m’ont été proches en silence. Je remercie tout le monde.

 

- Et maintenant ?

Maintenant, pendant un mois, je me repose. Ça ne m’arrivait pas depuis des années une période aussi longue sans pédaler. 

 

- Ensuite ?

Une profonde réflexion, au fond de moi, était déjà entamée depuis longtemps. Avant le Tour, avant tout ça. J’essaierai d’utiliser cette mésaventure et tout ce qu’elle amènera derrière pour comprendre encore mieux ce que je ressens, ce que je veux. 

 

- Vous courrez encore ?

Le vélo fait partie de moi, pour toujours : ça c’est l’unique certitude. Je suis en train de réfléchir à des choix, que je confronterai avec les personnes qui me sont le plus proches : car je ne veux pas que le trop grand amour pour le cyclisme me trahisse, en me faisant prendre une mauvaise ou hâtive décision. 

 

-  Mais vous, après la conférence de presse, quel message auriez-vous écrit à Ivan Basso ?

Facile : en montée contre le vent. 

 

 

 

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- Ivan, torniamo a quei giorni. Com’è successo ?

Il Tour stava andando bene. A differenza di quanto successo al Giro mi stavo piacendo, mi sentivo gratificato, sentivo che stavo riuscendo a fare il mio lavoro. Poi, quella caduta.

 

- Raccontiamola.

Una caduta banale, nemmeno un graffio. Un piede è rimasto attaccato al pedale e un testicolo si è schiacciato sulla sella. Succede, succede eccome, sarà capitato decine di volte : fa male, parecchio. Ma poi passa.

 

- Stavolta non è passato.

Macché. Il dolore non se ne andava, e il giorno della crono a squadre è stato il peggiore : un male bestiale, anche perché la posizione sulla bici da cronometro è devastante. Eppure abbiamo macinato, l’abbiamo fatta a 50 di media : nonostante il male.

 

- E poi ?

La sera della crono ero devastato : mi hanno portato alla clinica mobile per un’ecografia. Il medico non ha detto una parola : ma la faccia che ha fatto, diceva tutto. In quel momento ho capito che qualcosa non andava. Sono tornato comunque in albergo : la mattina dopo alle 9 mi stavo preparando, convinto che da lì a un paio d’ore sarei salito in bici.

 

- Invece non è andata così.

No. Il medico è venuto a prendermi in camera e mi ha detto che sarei andato all’ospedale di Pau, dove c’è un reparto d’urologia di primo piano. Per un controllo, mi dicevano. Però appena arrivato lì mi hanno fatto una tac con il liquido di contrasto. E allora ho capito per davvero : ho capito che la cosa era seria. Non si fa una tac per un testicolo schiacciato.

 

- Quando ha sentito la parola tumore per la prima volta ?

Nella mia testa ha iniziato a rimbalzare quando ho visto che mi facevano la tac. Poi, è stato il medico a dirmelo. In un francese italianizzato, senza giri di parole : "Questo è un tumore, e credo maligno".

 

- Bum.

Poi quel medico ha aggiunto una frase del tipo "se dovessi scegliere un tumore da farmi venire, sceglierei un tumore ai testicoli".

 

- Ha avuto paura ?

Per venti minuti, sì : da quando sono uscito dalla tac, a quando ho sentito le parole più belle di tutte.

 

- Quali ?

Non ci sono metastasi.

 

- In quei venti minuti a cosa ha pensato ?

Ora cosa dico a casa ?

 

Non alla bici ?

No. Se in quei minuti avessi pensato alla bicicletta sarei stato un pazzo irresponsabile, mi sarei vergognato di me.

 

- "Non ci sono metastasi". Poi ?

Ho chiamato Micaela e le ho raccontato tutto. Lei è tosta e mi ha ascoltato in silenzio, poi ha sussurrato : "Sistemiamo anche questa". Subito dopo ho radunato i compagni di squadra e lo staff, perché avevano il diritto di sapere. Poi la conferenza stampa, che spiegava al mondo la mia disavventura.

 

- Nessuna metastasi, va bene : ma pur sempre un tumore. Con che coraggio ha fatto quel tweet, tornato a casa: "Sorrido sempre, anche questa volta" ?

Se non sei un medico, quando ti capita qualcosa di brutto, puoi soltanto scegliere di sorridere e fare il pieno di ottimismo. Per convincere te stesso che andrà tutto bene, ma anche per consolare chi ti sta attorno. Perché, sembra paradossale, ma quando uno sta male poi si ritrova subito a tirare su di morale gli altri che soffrono per lui.

 

- Come hanno reagito a casa ?

Con un cartellone meraviglioso che mi aspettava al ritorno a casa. Domitilla, la più grande, si è subito documentata : voleva capire, voleva sapere. Perché la parola cancro, inevitabilmente, si associa al rischio di morire.

 

- Lei ci ha mai pensato, a questo rischio?

In quei venti minuti dopo la tac ho avuto paura. Poi ho capito che avevo due priorità : guarire, e guarire.

 

- Il San Raffaele, l’operazione. Abbiamo visto alcune foto con il suo chirurgo, il professor Montorsi. Che rapporto è nato tra di voi ?

Il professor Montorsi ha trattato il paziente Ivan Basso esattamente come avrebbe trattato, e tratta, qualsiasi altro paziente. E io lo ringrazio per questo, prima che per l’operazione.

 

- Che uomo ha conosciuto ?

Un luminare amato e rispettato da tutti, che lavora dalle 7 del mattino fino alla sera. Ogni giorno alle 7.30 è in reparto a parlare con i suoi pazienti, tratta chiunque con un’umanità che guarisce quasi come il suo bisturi.

 

- Non si è sentito, nella sua sventura, un privilegiato ?

No, mai : anche se sono finito sui giornali di tutto il mondo. Perché a finire sotto i riflettori non è stato solo Ivan Basso, ma anche la mia malattia. Ed è una malattia di cui bisogna parlare perché la diagnosi precoce salva le vite. E io farò di tutto perché se ne parli il più possibile : non farò associazioni perché ce ne sono fin troppe, non farò proclami. Ma ne parlerò in ogni modo, porterò la mia testimonianza.

 

- Il mondo del ciclismo le si è stretto attorno con una vicinanza enorme. Se l’aspettava ?

Sì. Noi ciclisti ci scanniamo per un metro in più, ci prendiamo a spallate a sessanta all’ora, litighiamo. Ma quando qualcuno di noi ha bisogno, siamo una famiglia.

 

- Qual è il messaggio più bello che ha ricevuto ?

Ne ho ricevuti tanti. Molti si sono schierati pubblicamente, molti lo hanno fatto privatamente : tra loro, anche degli avversari insospettabili. Tanti altri mi hanno scritto messaggi profondi, altri scherzosi. Altri non hanno scritto nulla ma mi sono stati vicino in silenzio. Io ringrazio tutti.

 

- E adesso ?

Adesso, per un mese, mi riposo. Non mi capitava da anni un periodo così lungo senza pedalare.

 

- E poi ?

Una profonda riflessione, dentro di me, era già in atto da tempo. Da prima del Tour, da prima di tutto questo. Cercherò di usare questa disavventura e quel che si porterà dietro per capire ancora meglio quello che sento, quello che voglio.

 

- Correrà ancora ?

La bici farà parte di me, per sempre : questa è l’unica certezza. Sto maturando delle scelte, che confronterò con le persone che mi stanno più vicino : perché non voglio che il troppo amore per il ciclismo mi tradisca, facendomi prendere una decisione sbagliata o affrettata.

 

- Ma lei, dopo quella conferenza stampa, che messaggio avrebbe scritto a Ivan Basso ?

Facile : in salita controvento. 

 

 

 

 

FORZA IVAN !!!!!



23/07/2015
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