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Il était une fois le Mortirolo...

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Hier, lors de la seizième étape du Giro les coureurs ont escaladé le Mortirolo. Une montée qu'Ivan connait si bien : il y venait déjà durant son enfance et il y est revenu en Champion. Dans la Gazzetta, Ivan nous raconte la magie de cette ascension devenue mythique :

"J’ai passé une partie de mon enfance et tous les étés à Bianzone, chez mes grands-parents. Sur le vélo j’explorais ce petit monde, vert comme la montagne et bleu comme la rivière. Un jour je me suis aventuré sur cette montée inconnue. Le départ depuis une cabane avec une fontaine à Mazzo in Valtellina. Le premier kilomètre n’était pas si terrible. Mais à peine j’entrai dans le bois, la route s’éleva. Sans répit. Comme dans un sortilège. Je fus contraint de mettre pieds à terre. Ce n’étaient pas les bonnes vitesses. Je ne suis pas arrivé au sommet. J’ai été refoulé par la pente. Je l’ai ensuite affronté trois fois sur le Tour d’Italie. La première en 2006, la seconde en 2010, la troisième en 2012. Les deux premières fois par le versant classique, celui de Mazzo. La troisième fois par le versant inédit, celui valtellinese, mais j’ai dû ceder. Le Mortirolo n’est pas une montée normale, car on l’affronte toujours comme un contre-la-montre en montée. On va doucement, on tombe. On va fort, on explose. Il faut prendre son propre rythme, celui que le physique permet, en courant avec soi-même et seulement indirectement contre les autres. Il faut la prendre à l’avant car c’est ensuite difficile de remonter. Dix kilomètres qui ne concèdent pas de pause et de soulagement, mais inflexibles, impitoyables, cruels, casse jambes.

Ce n’est qu’à la sortie du bois que la route semble avoir finalement pitié des coureurs et s’adoucit, comme un premier cadeau, par compassion. Le Mortirolo est légendaire de par son histoire, ses acteurs, Marco Pantani, il a été souvent décisif car inséré lors du week-end final du Giro, et il garde la fascination du sacrifice et de la conquête. Ce n’est pas une montée qui se fait à l’entraînement, car elle est trop dure. D’ailleurs depuis 2012 je ne l’ai plus faite. Il faut l’affronter avec inspiration et dévouement. Le temps laisse des souvenirs légers et d’autres pesants : légers en 2006 et 2010, pesants en 2012, quand j’avais commencé l’étape en visant le podium et que je l’ai finie en tombant à la quinzième place. Maintenant j’ai un rôle différent. Je cours pour aider le maillot rose, comme tous mes équipiers. Et c’est pour ça que je ne souffre pas de nostalgie ou de frustration. Et c’est pour ça que je ne serai pas contraint à faire des comparaisons. Ce qui m’intéresse c’est de me montrer à la hauteur non pas du Mortirolo, mais du travail que je fais pour Contador. Un travail qui, ces derniers jours, se finissait trop tôt. Mais Contador sait comment je me suis préparé. Ces derniers mois j’ai passé plus de temps avec lui qu’avec ma femme. Et il ne demande pas, il ne prétend pas, il ne se lamente pas. Même si ça me déplait, et beaucoup, ne pas avoir réussi à donner ce que j’aurais pu".

 

 

 

 

FORZA IVAN !!!!!



27/05/2015
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